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Karel Capek

Essayiste, romancier, journaliste, dramaturge, en vingt-cinq ans de carrière littéraire, Karel Čapek s’impose comme grand écrivain populaire et il est considéré comme l’un des fondateurs de la science-fiction, avant que le genre soit mondialement reconnu.

Né en 1890, il grandit dans le nord de la Bohême, dans une région où cohabitent alors Tchèques et Allemands. Après des études de philosophie, qu’il fait en partie à Berlin et Paris, il s’installe à Prague, écrit des poèmes, traduit Apollinaire et Molière, et collabore à des journaux et revues. Il ne cessa jamais de publier des écrits journalistiques, notamment des articles politiques, comme au sein de la rédaction du quotidien libéral de Prague Lidové noviny.

Entre 1921 et 1923, il est auteur et metteur en scène pour le théâtre Vinohrady. À cette même période, il rencontre l’auteure et comédienne Olga Scheinpflugovà, qu’il épouse en 1935. Il devient mondialement célèbre à 30 ans, avec la pièce R.U.R., Rossum Universal Robots, parue et créée en 1920. Afin de désigner les hommes artificiels qui sont les héros de sa pièce, il invente un néologisme, le mot « robot ». Le succès de R.U.R. est immédiat, le texte est traduit et joué dans différent pays. En France, la pièce est créée en 1924 par Jacques Hébertot à la Comédie des Champs-Élysées, Antonin Artaud y jouait le rôle d’un robot.

Il est considéré comme un visionnaire, n’ayant eu de cesse dans ses écrits de mettre en garde contre les dangers guettant la civilisation. Il est l’auteur de pièces de théâtre ainsi que de romans, mais aussi de récits de voyages, de nouvelles, ou de contes pour enfants qu’il écrivit avec son frère Josef.

Très attaché à la langue tchèque, avec laquelle il n’a jamais cessé de jouer et de modeler, Čapek a été l’auteur phare de la République tchécoslovaque, ce jeune État né en 1918. Il fut l’ami du président Masaryk. Après les accords de Munich qui coupent tragiquement le fil de cette histoire, Karel Čapek meurt, le 25 décembre 1938, d’une broncho-pneumonie. Il échappe ainsi à une probable arrestation par la Gestapo et à l’entrée des légions hitlériennes dans Prague en mars suivant. Son frère Josef sera déporté et mourra à Auschwitz.

 

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