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Un jour, un auteur : Sébastien Castro

Acteur à l’indéniable talent comique, Sébastien Castro a fait salle comble pendant sept mois au Théâtre Fontaine dans sa première pièce, "J’ai envie de toi", pendant toute la saison 2019-2020. Cette comédie jubilatoire est publiée dans la Collection des quatre-vents.

« Je n’ai pas envie d’infliger le confinement à mes personnages ! »

L’avant-scène-théâtre : Où êtes-vous confiné ?
Sébastien Castro :
J’ai la chance d’être confiné dans une maison avec un jardin à Yerres, dans le 91. Et j’ai surtout la chance d’être très bien accompagné !

AST : Comment se déroulent vos journées ?
S. C. :
Je me couche tôt et me lève tôt. C’est mon rythme naturel, qui est forcément un peu contrarié lorsque je joue au théâtre ! Alors, en ce moment, j’en profite… J’écris le matin et l’après-midi, j’ai le choix entre une petite balade (dans le périmètre autorisé, bien sûr) regarder un film, cuisiner (j’adore cela en temps normal mais, là, j’avoue que je commence à trouver cela répétitif). Je peux aussi passer l’après-midi à réaliser une petite vidéo pour Internet ou à faire une voix off pour une pub lorsqu’on me le demande. Et bien sûr, glander. C’est quand même le moment ou jamais !

AST : Avez-vous des projets d’écriture en cours ? Est-ce une période propice pour écrire ?
S. C. :
Comme les représentations de "J’ai envie de toi" se sont arrêtées du jour au lendemain, je me suis dit que je n’avais pas d’autre choix que d’écrire une nouvelle pièce pour combler ce vide. Mais cela m’a mis la pression et j’ai ramé pendant une semaine… Puis j’ai laissé tomber et c’est à ce moment qu’une idée m’est venue. J’ai commencé à la développer et maintenant cela m’amuse beaucoup. Ça ne veut pas forcément dire que c’est une bonne idée, mais s’amuser soi-même, c’est quand même la base pour amuser les autres ! En plus de cette nouvelle pièce, je travaille sur l’adaptation de "J’ai envie de toi" pour le cinéma. C’est jouissif de faire sauter les contraintes du théâtre (ce qui permet notamment d’ajouter des personnages et des décors) mais il faut être très vigilant à ne pas perdre l’ADN de la pièce. Pour moi, le confinement est la période idéale pour écrire car je n’y arrive pas lorsque je joue au théâtre ; je pense que mon esprit est mobilisé toute la journée par la représentation du soir. Et pour écrire, il me paraît indispensable d’être totalement disponible.

AST : La situation actuelle peut-elle être une source d’inspiration ?
S. C. :
Oui, bien sûr, mais je n’ai pas souhaité que le confinement soit le sujet de ma pièce. Étant, comme tout le monde, privé de la liberté de me déplacer, je n’ai pas du tout eu envie d’infliger cela à mes personnages !

AST : Qu’est-ce qui vous manque le plus ? Qu’est-ce que vous appréciez ?
S. C. :
La liberté, justement, est ce que j’ai le plus hâte de retrouver. Mes amis et ma famille me manquent. Jouer aussi, bien sûr, même si nous reprendrons la pièce dès que nous le pourrons. J’apprécie beaucoup de ne plus rien noter sur mon agenda et d’être beaucoup plus zen. Je crois que j’apprends aussi à relativiser beaucoup de choses.

AST : Le confinement vous-a-t-il fait prendre conscience de certaines choses et vous a-t-il donné des envies de changement ?
S. C. :
Moi qui aime beaucoup prévoir, planifier, anticiper, je dois apprendre à oublier un peu tout cela pour les mois à venir. Cela permet de vivre pleinement l’instant présent et ce n’est pas plus mal. Le confinement m’a donné envie de me concentrer davantage sur l’essentiel, d’être moins stressé et aussi plus proche de la nature.

AST : Quelle est la première chose que vous ferez quand vous sortirez ? Et qu’est-ce que vous ne ferez plus ?
S. C. :
La première chose que je ferai, c’est voir mes amis. Et ma famille, si j’y suis autorisé car ils vivent dans le Sud. J’ai arrêté de me peser depuis le confinement et ça, ça ne sera plus possible !

AST : Pouvez-vous nous citer un objet ou une œuvre artistique qui vous ont accompagné pendant cette période ?
S. C. : Un objet : Mon frigo !
Une œuvre : "Ne le dis à personne" de Guillaume Canet. C’est un des premiers films que j’ai vus au début du confinement et il m’a totalement déconnecté de la réalité. Moi qui ai facilement l’esprit qui vagabonde, j’ai été happé par l'intrigue pendant deux heures. Et, dans le contexte, cette escapade était un vrai cadeau !

Lire la pièce de Sébastien Castro