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Un vent de jeunesse souffle sur les éditions L'avant-scène théâtre !

Parce que l'amour des livres et du théâtre s'acquiert dès le plus jeune âge, parce que la lecture et le jeu sont des portes ouvertes sur le rêve et le monde, L'avant-scène théâtre a conçu avec les éditions Nathan une collection de théâtre jeunesse illustrée pas comme les autres. Ses auteurs nous confient leur point de vue : Jean-Paul Alègre (1/6)

Dramaturge prolifique publié aux éditions L’avant-scène théâtre, Jean-Paul Alègre est le premier auteur à avoir rejoint la collection Lire et jouer. Sa pièce, Un drôle de plongeon, joue sur l’amour des livres et des mots, et une fantaisie joyeuse.

L’avant-scène théâtre : Qu’est-ce qui vous a incité à participer au projet Lire et jouer ?

Jean-Paul Alègre : C’est mon éditrice, Anne-Claire Boumendil, qui m’a contacté à propos de ce projet. L’idée d’une collection suivie consacrée au théâtre dans le cadre scolaire m’a tout de suite enthousiasmé. Le fait que plusieurs auteurs participent avec le même cahier des charges aussi. Par ailleurs, ma carrière étant intimement liée à mon parcours avec L’avant-scène théâtre, je suis toujours partant pour de nouvelles aventures avec cette équipe.

AST : Comment vous est venue l’idée de votre « bêtise » de Mip et Lo ?

J.-P. A. : Bonne question. C’est venu assez instinctivement, donc c’est un peu difficile pour moi de retrouver le déclencheur exact. Disons que le rapport des jeunes avec le livre me passionne, donc c’était logique. Après je voulais trouver une bêtise à la fois originale, poétique, théâtrale, que l’on puisse visualiser sur le plateau. Enfin, pour moi, le théâtre est le lieu de la langue également. Donc, jouer sur le double sens d’une expression me semblait opportun. Cela permettait, conformément au cahier des charges, à la « bêtise » d’être relative et finalement positive.

AST : Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait d’écrire cette pièce ?

J.-P. A. : Tout ! D’abord, contrairement à ce que l’on pourrait croire, je trouve très excitant d’avoir un cahier des charges strict. Cela nous oblige à trouver des astuces pour faire coller notre imaginaire avec l’esprit de la collection et les caractéristiques déjà installées de nos personnages. C’est toujours passionnant. Par ailleurs, j’aime beaucoup faire parler les animaux. Je l’ai fait dans nombre de mes pièces. La notion de format court, qui oblige à entrer tout de suite dans le vif du sujet, est également très intéressante à expérimenter. Enfin le fait de n’être pas limité par le nombre de rôles nous donne une liberté rarissime dans le théâtre contemporain.

AST : Selon vous, qu’est-ce que le théâtre peut apporter aux enfants ?

J.-P. A. : Les plus évidentes : le respect de l’autre, le sens de l’effort, la rigueur mais aussi la fantaisie. Ensuite un contact direct, charnel, avec leur langue. Le livre est essentiel dans l’apprentissage. Le théâtre, ce sont des livres qui se mettent à vivre dans un espace. Que l’enfant participe à cet événement est particulièrement formateur. Mais il ne faut pas oublier le côté ludique de la chose. Le théâtre, c’est avant tout du plaisir. C’est enfin une manière incroyablement efficace d'aborder le but ultime, à mon sens, de toute éducation : la découverte des règles de la démocratie. Le théâtre est le lieu où l’on ne peut pas faire l’économie de l’autre. Les jeunes qui le pratiquent à l’école seront de meilleurs citoyens, tout simplement. En plus, à mon avis, ils seront, d’une manière ou d’une autre, plus heureux dans leurs vies.

AST : Quel a été votre rapport enfant au théâtre ?

J.-P. A. : Un environnement familial a fait que je suis allé très jeune au théâtre, au point de ne pas être en mesure de me rappeler du premier spectacle que j’ai pu voir. Par la suite, j’ai été un spectateur assidu de tous les types de théâtre. C’est lors de mes études universitaires que j’en ai découvert la pratique, et cela m’a amené à fonder une compagnie. L’écriture est venue un peu plus tard, et c’est dans ce domaine que je me suis pleinement investi, comme auteur, naturellement, mais aussi comme défenseur et représentant des auteurs, dans de multiples fonctions, jusqu’à la présidence théâtre de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques).

AST : Si vous deviez incarner un personnage de la collection, lequel choisiriez-vous ? pourquoi ?

J.-P. A. : Encore une bonne question... et inattendue ! Alors, disons... le chien Balzac. J’adore les chiens. Leur côté naïf et fidèle. Leurs yeux toujours un peu tristes dans lesquels on peut lire, pour qui veut bien les observer : « Ah ! si je pouvais parler !… » Et, justement, nous, au théâtre, nous sommes en mesure de leur donner la parole. Alors, le chien, oui.