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Un vent de jeunesse souffle sur les éditions L'avant-scène théâtre !

Parce que l'amour des livres et du théâtre s'acquiert dès le plus jeune âge, parce que la lecture et le jeu sont des portes ouvertes sur le rêve et le monde, L'avant-scène théâtre a conçu avec les éditions Nathan une collection de théâtre jeunesse illustrée pas comme les autres. Ses auteurs nous confient leur point de vue : Violaine Falletti (5/6)

En tant que comédienne, Violaine Falletti a créé des spectacles alliant théâtre, poésie et musique classique. Dans La Fable du renardeau, de la collection « Lire et jouer », c’est aussi d’une poésie que naît l’aventure rocambolesque des jeunes héros Mip et Lo.

L’avant-scène théâtre : Qu’est-ce qui vous a incité à participer au projet Lire et jouer ?

Violaine Falletti : L’idée de série est très novatrice au théâtre. Le fait de créer des épisodes avec des personnages que l’on retrouve de pièce en pièce était jusqu’alors inédit. Et j’ai aimé dans ce projet la volonté de partir non pas d’une histoire que l’on adapte pour les enfants, mais des enfants eux-mêmes, de leur quotidien, de leurs préoccupations, pour créer des histoires qui leur parlent vraiment, avec des personnages dans lesquels ils puissent s’incarner facilement, parce qu’ils les comprennent.

AST : Comment vous est venue l’idée de votre « bêtise » de Mip et Lo ?

V. F. : Je passe une bonne partie de mes vacances à la montagne dans une maison familiale, derrière laquelle une renarde était venue s’installer et avait donné naissance à des petits. Nous essayions de les déranger le moins possible. Un jour, hélas, nous avons retrouvé la mère écrasée sur la route. Je me suis alors demandé ce qu’étaient devenus les renardeaux. Je crois que j’aurais pu être tentée moi-même de les recueillir ! Mais nous ne les avons jamais retrouvés.

AST : Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait d’écrire cette pièce ?

V. F. : Cela peut paraître étonnant, mais pour écrire, j’aime bien les contraintes. C’est ludique, comme une règle du jeu. Plus c’est compliqué, plus je trouve cela stimulant : vais-je arriver à créer quelque chose de vivant et de personnel tout en restant dans le cadre posé ? Ici, les personnages étaient déjà identifiés, il fallait une bêtise, et aussi que cela puisse être joué par toute une classe. Le défi me motive et me nourrit. Il donne des pistes.

AST : Selon vous, qu’est-ce que le théâtre peut apporter aux enfants ?

V. F. : Je préfère retourner la question : qu’est-ce que les enfants peuvent apporter au théâtre ? Leur spontanéité, leur imagination, leur sincérité, leur humour, leur énergie, leur joie. Le théâtre est un art enfantin. Les enfants jouent naturellement. Ce n’est pas un exercice, c’est leur façon d’être au monde. Qu’est-ce au fond que le théâtre ? Raconter une histoire, et jouer. Nous devrions nous le rappeler plus souvent. Le meilleur théâtre se nourrit de l’esprit d’enfance.

AST : Quel a été votre rapport enfant au théâtre ?

V. F. : Avec les copains de ma rue, nous avions créé la troupe Cacahuète. Cacahuète, parce que les spectateurs payaient leurs billets d’entrée en cacahuètes. J’écrivais des pièces et des comédies musicales. Nous construisions des décors avec des cartons, confectionnions des costumes en fouillant dans les armoires de nos parents… Nous invitions tout le monde : famille, amis, voisins, et nous jouions. C'est exactement ce à quoi nous invitons les enfants avec Mip et Lo !

AST : Si vous deviez incarner un personnage de la collection, lequel choisiriez-vous ? pourquoi ?

V. F. : Mip ressemble assez à la petite fille que j’étais enfant : chef de troupe, un peu autoritaire… Je m’y retrouve. Mais aussi dans le côté sensible, rêveur et imaginatif de son frère. Ou alors je choisirais leur mère, Isaure, pour son amour des animaux… Non, décidément, c’est trop difficile de choisir. Je me retire ; place aux enfants !