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Marcial Di Fonzo Bo

Marcial Di Fonzo Bo
Il a surgi des ténèbres, disant le texte de L’Ecclésiaste retraduit par Henri Meschonnic. C’était en 1993, à Rennes, puis en février 1995, à la Ménagerie de Verre, ces Paroles du sage, inscrites dans le noir par Claude Régy qui avait repéré le jeune artiste à l’École du Théâtre national de Bretagne. Il impressionnait déjà. Marcial Di Fonzo Bo, né en Argentine en 1968, rejoint la France et sa mère avant d’avoir 20 ans. Bo, il s’appelait Bo. Il était le neveu de Marucha la sublime, et de son frère Facundo, stars du TSE d’Alfredo Arias. L’été suivant, en juillet, à Avignon, il illumine de sombres éclats la version signée Matthias Langhoff du Richard III de William Shakespeare. Il a déjà créé, 
avec des amis de l’École, le groupe 
Les Lucioles. Depuis, Marcial Di Fonzo Bo n’a jamais cessé de travailler. Ses camarades, Élise Vigier, Frédérique Loliée, Pierre Maillet, non plus. Bo est guidé par un goût sûr d’exigence, de rupture, d’insolite. Il a mis en scène les Argentins, Copi, que l’on connaît, Rafael Spregelburd, que l’on découvre, en des spectacles formidables : La Tour de la Défense, Loretta Strong, Eva Perón, La Estupidez, tout comme Daniel Veronese ; les Français Leslie Kaplan, Claire Diterzi ou Florian Zeller pour La Mère avec Catherine Hiegel. Comédien, il est très demandé au théâtre par Olivier Py, Rodrigo García, Philippe Minyana, Luc Bondy, Christophe Honoré entre autres. Et au cinéma, il tourne avec Émilie Deleuze, Brigitte Roüan et Woody Allen, et signe de très bons spectacles lyriques. Depuis janvier 1995, il dirige, avec Élise Vigier, le Centre dramatique national de Caen, très attentif aux jeunes. Il est actif. Très actif. Respire l’intelligence, irradie d’une puissante vitalité, d’une force athlétique que rien ne semble devoir arrêter. Vera de Petr Zelenka avec Karin Viard, a été jouée à Paris dans un théâtre privé. Pour M comme Méliès et Buster Keaton, spectacles burlesques et vifs, il s’est appruyé sur de très jeunes comédiens. Il prépare un nouveau Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été traduit par Olivier Cadiot. (Armelle Héliot)