La beauté sereine de Julie Deliquet, son autorité lumineuse, la tenue de tout l’être, n’étouffent en rien la douceur profonde de la metteuse en scène. Son chemin artistique ne cesse de s’élargir. Elle avait d’abord étudié le cinéma avant de poursuivre sa formation au conservatoire de Montpellier alors dirigé par Ariel Garcia-Valdès, puis au Studio-Théâtre d’Asnières, avant l’École internationale Jacques-Lecoq. Elle fonde ensuite le collectif In Vitro et dès 2009 signe une mise en scène qui la fait remarquer : Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce lui vaut le prix du Public au concours des Jeunes Metteurs en scène du Théâtre 13. Son travail sur La Noce de Bertolt Brecht en 2013, à Vanves, puis dans le cadre du Festival Impatience au Centquatre-Paris, consolide sa réputation. Vient la création collective de Nous sommes seuls maintenant, un an plus tard, dans le cadre du Festival d’Automne, reprise au Théâtre Gérard-Philipe où elle est alors artiste associée. Après Catherine et Christian (fin de partie) et Gabriel(le), elle frappe public et critiques avec Vania, d’après Anton Tchekhov, dirigeant les Comédiens-Français dans un espace bifrontal au Théâtre du Vieux-Colombier. Elle ne quitte pas l’auteur russe pour monter Mélancolie(s) d’après Les Trois Sœurs et Ivanov avant deux productions complexes : l’adaptation de Fanny et Alexandre d’après Ingmar Bergman, Salle Richelieu en 2019 et Un conte de Noël d’après Arnaud Desplechin, à Saint-Étienne en 2020, puis aux Ateliers Berthier. Nommée, en mars 2020, directrice du TGP, Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, elle y a immédiatement pris ses fonctions. Engagée de toutes ses fibres du côté de l’artistique et des actions sur le territoire, elle a mis en scène Huit heures ne font pas un jour de Fassbinder et en juillet 2022 cosigne Fille(s) de d’après Leïla Anis, avec Lorraine de Sagazan.    A. H